Ar vinorezig a draoñ al lann
La petite orpheline du bas de la lande
 


Ar vinorezig, 'draoñ al lann,
'Deus glac'har da varv he mamm;

- Medi noz-deiz o estlammiñ,
He c'hovezour 'n deus poan ganti.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . .
P'oa war bez he mamm 'n orezon,
'Klevas an hanternoz o son;

Klevas an hanternoz o son,
Erru koulz ar prosesion.

Erru ez int en teir vandenn,
Re du ha re c'hris ha re wenn.

'N touez ar re du a wel he mamm,
O Doue, pebezh da estlamm !

Deiz war-lerc'h da noz 'z ya 'darre
War bez he mamm d' bediñ Doue.

P'oa war ar bez en orezon,
'Klevas an hanternoz o son

'Klevas an hanternoz o son,
Erru oa koulz 'r prosesion.

Erru int etre teir vandenn,
Re du ha re c'hris ha re wenn.

'N touez ar re c'hris a wel he mamm,
Na doa ket kement a estlamm.

Deiz war-lerc'h 'noz ez ya 'darre
War bez he mamm d' bediñ Doue.

Pa oa war ar bez, 'n orezon,
'Klevas an hanternoz o son;

Klevas an hanternoz o son,
Erru koulz ar prosesion.

Erru int etre teir vandenn,
Re du ha re c'hris ha re wenn.

Touez ar re wenn a wel he mamm,
Neuze na doa ken a estlamm.

'N he tavañjer ez eo kroget,
En pevar zamm deus hen lakaet,

He mamm evel-hen deus lâret
- Penamet out en gras Doue,

'M boa da diframmet a bezhioù,
'Vel ma rez d'az tavañjeroù !

Ur bugel a t'eus bet dalc'het,
Em anv a t'eus hen lakaet,

Hag hennezh en deus ma salvet! -



Le sujet



La petite mineure du bas de la lande
Est désolée de la mort de sa mère;
Nuit et jour elle se lamente
Et son confesseur a bien de la peine avec elle.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Comme elle était en prière sur la tombe de sa mère,
Elle entendit sonner minuit -,

Elle entendit sonner minuit,
C'était l'heure de la procession.

Elles (les âmes) viennent en trois groupes,
Des noires, des grises et des blanches.

Parmi les noires elle voit sa mère,
Oh ! Dieu, quelle frayeur !

La nuit suivante elle va encore
Prier Dieu, sur la tombe de sa mère.

Comme elle était sur la tombe, en prière,
Elle entendit sonner minuit;

Elle entendit sonner minuit,
C'était l'heure de la procession.

Elles viennent en trois groupes,
Des noires, des grises et des blanches.

Parmi les grises elle voit sa mère;
Sa frayeur ne fut pas aussi grande.

La nuit suivante elle va encore
Prier Dieu sur la tombe de sa mère.

Comme elle était sur la tombe, en prière,
Elle entendit sonner minuit;

Elle entendit sonner minuit,
C'était l'heure de la procession.

Elles viennent en trois bandes,
Des noires, des grises et des blanches.

Parmi les blanches était sa mère;
Alors elle n'eut plus de frayeur.

Elle a pris son tablier
Et l'a mis en quatre morceaux.

Et sa mère a parlé ainsi :
- Si tu n'avais été en la grâce de Dieu,

Je t'aurais mise en pièces,
Comme tu le fais à tes tabliers

Tu as tenu un enfant sur les fonts baptismaux,
Tu lui as donné mon nom,

Et c'est celui-là qui m'a sauvée


Même thème que Ar plac'hig hag ene he mamm

Source

Musique dans "Musiques bretonnes", de Maurice Duhamel

Paroles extraites des "Gwerziou Breiz-Izel", de François-Marie Luzel, publié en 1868
Luzel a recueilli les paroles de cette version auprès de Marie Hulo, à Keramborgne, en 1855
Chanté à Duhamel par Menguy et Léon, de Carhaix