I
Le sujetLES TROIS MARIE.I Pendant que les trois Marie étaient à coudre Dans le grand jardin de Pradennec, Monsieur saint Jean vint les trouver, Pour leur annoncer une nouvelle. - Bonjour à vous, ma tante, N'avez-vous pas vu le Sauveur du monde ? - - Monsieur saint Jean , vous étiez avec lui, Et vous devez savoir où il est. - - Depuis jeudi, à midi, Je n'ai pas eu de ses nouvelles. - Quand la Sainte-vierge entendit cela, Elle tomba trois fois à terre : - Consolez-vous, ma tante, ne pleurez pas, J'irai le chercher, s'il le faut ; Je marcherai nuit et jour, Jusqu à ce que j'aie retrouvé mon Dieu. - II Comme les trois Marie étaient en route, Elles rencontrèrent un jeune homme : - Bonjour à vous, dit le jeune homme, Le salut est toujours une bonne chose ; Le salut est toujours une bonne chose, Pour les vieux comme pour les jeunes. Où allez-tous, ou avez-vous été, Où comptez-vous aller ? Moi, je reviens de la montagne, Où j'ai été voir dresser un nouveau calvaire ; J'ai été voir dresser un calvaire nouveau, Pour crucifier Dieu le fils. - La Sainte-vierge, en entendant cela, Est tombée trois fois à terre ; Elle est tombée trois fois à terre, Et le jeune homme l'a relevée. - Voulez-vous plaisanter, ou vous moquer, Ou navrer le cur de Marie? - Je ne plaisante, ni me moque, Ni ne veux navrer le cur de Marie. III - Dites-moi, vous Pilate, Lequel de ces trois est mon fils ? - - Celui qui est devant, avec la plus grande croix, Et qui montera le premier sur la montagne ; Il a été arrêté la nuit dernière, Avec de la lumière dans des lanternes closes. - . . . . . . . . . . . . . . . - Eloignez de là cette femme, Car elle augmente mes peines. - - Pourquoi appelles-tu ta mère femme ? Fort est mon coeur, puisqu'il ne se brise ! Fort est mon coeur, puisqu'il ne se brise, En entendant mon fils appeler sa mère femme ! Descendez mon fils de la croix, Pour que je l'emmaillote une fois encore. - - Donnez-moi un mouchoir, Pour essuyer mon sang qui ruisselle. Tenez, ma mère, prenez ce mouchoir, Qui contient le sang du Sauveur ; Et n'allez pas le laver à l'étang, Car il contient le sang du Sauveur ; Il contient le baptême, Et le sacrement de l'extrême-onction ; Il contient le sacrement de l'extrême-onction, Tout prêt pour qui le demandera ! - IV Quand les trois Marie étaient en chemin, Elles rencontrèrent une jeune fille. - Tenez, jeune fille, prenez ce mouchoir, Qui contient le sang de notre Sauveur ; Qui contient le baptême Et le sacrement de l'extrême-onction ; Il contient le sacrement de l'extrême-onction, Tout prêt pour qui le demandera. Mais n'allez pas avec lui à l'étang, Car il contient le sang de notre Sauveur ! La jeune fille n'a pas obéi (Beaucoup d'autres ne le font pas), Elle est allée à l'étang avec le mouchoir, Et l'étang s'est desséché ! L'étang s'est desséché, Et notre Sauveur lui est apparu ; Notre Sauveur lui est apparu Et lui a repris le mouchoir : - Donnez, jeune fille, ce mouchoir Qui contient le sang de votre Sauveur. Quand ce mouchoir vous fut donné, Vous aviez fermé la porte de l'enfer sous vous ; Vous aviez fermé la porte de l'enfer sous vous, Et ouvert la porte du paradis sur votre tête : Maintenant que le mouchoir vous est enlevé, La porte de l'enfer s'ouvre sous vos pieds ; La porte de l'enfer s'ouvre sous vos pieds, Et celle du paradis se referme sur votre tête ! Adieu, jeune fille, au revoir, Dans la joie du paradis, ou aux environs !
SourceMusique dans "Musiques bretonnes", de Maurice Duhamel Paroles extraites des "Gwerziou Breiz-Izel", de François-Marie Luzel, publié en 1868 Luzel a recueilli les paroles de cette version auprès de Marie Audern, du bourg de Pluzunet, en 1867.
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