Iannik Skolan hag he baeron
Le sujetJean Scolan Jean Scolan et son parrain Sont venus tous les deux demander pardon ; Demander le pardon de Dieu, Et rémission pour leurs âmes. En arrivant chez sa mère, Il lui a dit : - Bonne nuit et joie à tous dans cette maison ; Est-on allé se coucher ici ? - - Qui est là, à cette heure de la nuit, Quand je repose dans mon lit ? - - Levez-vous, ma mère, pour souffler le feu, Et vous verrez deux, au lieu d'un. - Quand elle eut allumé la chandelle, Elle tomba trois fois à terre. - Calmez-vous, ma mère, ne vous effrayez point, En voyant le fils que vous avez mis au monde. Je viens du feu du purgatoire, Et je vais au feu de l'enfer ; Je vais briller dans le feu de l'enfer, Si vous ne voulez me pardonner. Je suis venu demander le pardon de Dieu, Et la rédemption de mon âme. - - Et pomment te pardonner, mon fils ? Songe à tout le mal que tu m'as fait ! Tu as tué ton père, pendant qu'il dormait, Et violé trois de tes soeurs ! - - Puisque Dieu m'a pardonné, Ma mère, pardonnez-moi aussi ! Ma mère, je sais bien que je l'ai fait, Hélas ! par malheur et par méchanceté ; Mais puisque Dieu m'a pardonné, Ma mère, pardonnez-moi aussi ! - Et comment, mon fils, te pardonner ? Songe à tout le mal que tu m'as fait ! Mettre le feu à neuf meules de blé, Et me forcer à aller mendier mon pain ! Ma mère, je sais bien que je l'ai tait, Hélas ! par malheur et par méchanceté ; Mais puisque Dieu m'a pardonné, Ma mère, pardonnez-moi aussi ! - Et comment, mon fils, te pardonner ? Songe à tout le mal que tu m'as fait : Tu as mis le feu au fournil, Et brûlé sept bêtes à cornes ! - - Ma mère, je sais bien que je l'ai fait, Hélas ! par malheur et par méchanceté ! Mais puisque Dieu m'a pardonné, Ma mère, pardonnez-moi aussi. - Comment, mon fils, te pardonner ? Songe à tout le mal que tu m'as fait : Tu as volé la ceinture à Guingamp, Le chapelet et la croix d'argent ! - - Ma mère, je sais bien que je l'ai fait, Hélas ! par malheur et par méchanceté ; Mais puisque Dieu m'a pardonné, Ma mère, pardonnez-moi aussi ! - - Comment, mon fils, te pardonner ? Songe à tout le mal que tu m'as fait : Songe à tout le mal que tu m'as fait, Tu m'as perdu mon petit livre ! Ce n'est pas encore mon livre que je regrette le plus, Mais mon chapelet, qui s'y trouvait ! - - Consolez-vous, ma mère, ne pleurez pas, Votre petit livre n'est pas perdu ! Votre petit livre n'est pas perdu, Ouvrez votre armoire et vous le verrez ; Allez à votre armoire et vous le verrez, Avec trois feuilles effacées ; Une par l'eau, une autre par le sang, Et la troisième par les larmes de mes yeux ! - Elle a ouvert son armoire, Et se retournant vers son fils Jean - Retire-toi loin de moi, Va-t'en brûler dans les feux de l'enfer ! - - Puisque Dieu m'a pardonné, Ma mère, pardonnez-moi aussi ! - Même thème que Yannig Skolan, dans le Barzaz Breiz
SourceMusique dans "Musiques bretonnes", de Maurice Duhamel Paroles extraites des "Gwerziou Breiz-Izel", de François-Marie Luzel, publié en 1868 Luzel a recueilli les paroles de cette version auprès de Marie Audern, de Pluzunet, en 1867 ; air recueilli par Duhamel auprès de Maryvonne Le Flem, de Port-Blanc |