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Le sujetMarie-Louise 1. Dimanche matin, [on avait] le coeur brisé (ter) en entendant l'ordonnance que lut le recteur; 2. En entendant le recteur lire l'ordonnance - [enjoignant] aux jeunes gens d'aller servir le Roi de France ! 3. Comme cet homme sortait de l'église, il rencontra sa petite douce, Marie-Louise. 4. " Bonjour à vous, Marie-Louise, bonjour je vous dis; - bonjour et adieu pour la dernière fois ! 5. " Voici, Marie-Louise, ce que je vous offre en cadeau : - un mouchoir de coton blanc et une bague d'argent; 6. " Un mouchoir de coton blanc et une bague d'argent, - Et je vais maintenant servir le pays de France! " 7. " Quand vous serez à destination, écrivez-moi une lettre; - alors, si vous vous plaisez là, j'irai vous rejoindre. " 8. Elle n'avait pas encore lu, à moitié, la lettre - qu'elle sauta pour chercher la clef de son armoire; 9. Qu'elle sauta pour chercher la clef de son armoire, afin d'acheter un costume pour aller à l'armée. 10. " Bonjour à vous, capitaine, et à vous commandant, - m'engageriez-vous en tête de votre régiment?" 11. " Certainement, jeune homme, car vous êtes élégant. - Vous serez engagé en tête de notre régiment. " 12. Lorsqu'elle y fut, elle le reconnut (son galant) - elle le demanda comme compagnon de lit. 13. " Bonjour à vous, capitaine, et à vous, commandant! - Vous me donnerez mon congé, maintenant que je vous le demande; 14. " Maintenant que je vous le demande, vous me donnerez mon congé, - celui de mon camarade vous me le donnerez aussi. " 15. " Non pas, jeune homme, vous n'aurez pas votre congé, - celui de votre camarade non plus. " 16. " A une jeune fille depuis sept ans dans votre régiment,- vous lui refuseriez son congé quand elle le demande? " 17. " Si vous êtes jeune fille, comme vous le dites, - je vous donnerai votre congé sans qu'il vous coûte un sou. 18. " Il ne vous coûtera rien pour avoir votre congé; - vous aurez de plus celui de votre camarade. " 19. Les sept ans sont terminés, ils reviennent à la maison; " je vois Lorient, Port-Louis et son château; 20. " Je vois Lorient et le château de Port-Louis; - c'est là qu'est nourrie ma douce Marie-Louise. " 21. " Si c'est Marie-Louise, celle que vous cherchez, - voilà plus de sept ans qu'elle couchait à vos côtés ! 22. " Si j'avais su que vous étiez Marie-Louise, - vous n'auriez pas monté la garde ni fait l'exercice ! " 23. " Venez, monsieur le Recteur, venez vite à votre église, - pour alliancer deux personnes qui reviennent du service. " 24. " Je suis monsieur le Recteur, il ne me convient pas d'être assez sot, - pour me rendre à mon église marier deux garçons. " 25. " Ne vous souvenez-vous pas, Monsieur, de la fille Marie-Louise - née dans votre paroisse, baptisée dans votre église ? " 26. " Si vous êtes Marie-Louise, comme vous me l'affirmez, - je vous marierai sang qu'il vous en coûte un sou. " 27. " Je suis Marie-Louise, la reine de toutes les filles, - qui fera parler d'elle aux quatre coins du monde! Les paroles sont en dialecte vannetais
SourceLe recueil "Guerzenneu ha soñnenneu Bro-Guened / Chansons populaires du Pays
de Vannes" de Loeiz Herrieu et Maurice Duhamel, édité en 1911, réimprimé récemment
(1997) par les Editions Eromi, 2 rue Paul Bert à Lorient
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