War ar c'heleioù a lenner
Le sujetLes notes d'Alfred Bourgeois indiquent bien le sujet : Il y a une cinquantaine d'années et plus, une coutume bizarre se pratiquait à Tréguier pendant le Carnaval. La mardi gras, on lâchait sur la place une truie dont on avait graissé la queue, et l'animal devait appartenir à celui qui arriverait à la lui arracher. Il en résultait une scène tumultueuse, les hurlements de la bête se mêlant aux cris des lutteurs et des spectateurs. Le plus curieux de l'affaire c'est que le Maire présidait en écharpe à la fête, pour y maintenir l'ordre, sans doute ; mais cela était difficile. Il s'ensuivait toujours une confusion indescriptible, fort gênante pour le magistrat municipal qui était le plus souvent bousculé dans la bagarre, comme l'indique la chanson. Les efforts pour arracher la queue de l'animal étaient naturellement assez longtemps infructueux ; enfin lorsqu'elle était suffisamment dégraissée on arrivait au résultat désiré, aux applaudissements de la foule Cette coutume burlesque et brutale donna bientôt prise à la critique ; on lui reprochait d'être cruelle, car on était souvent obligé de tirer l'animal par les deux bouts et, en quelque sorte, de l'écarteler La chanson a été composée pour flétrir ce divertissement et les abus auxquels il a donné lieu. Elle m'a été chantée par un conscrit de Trégonneau (Côtes-d-Nord), en 1860. Cette coutume n'a pas dû avoir de durée ; d'après le texte, elle a pu prendre naissance à l'époque où Arago s'était acquis une réputation d'astronome, c'est-à-dire vers l'an 1840
Source"Kanaouennoù Pobl", chansons recueillies par Alfred Bourgeois dans la deuxième moitié du XIXème siècle ; le recueil a été publié en 1959 à Paris |