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Le sujetA Plouhir se trouve Jean C'hrall Bras, malédiction rouge ; à Plouber, Fanch an Didrabas, malédiction rouge; à Plouhir Claude le Dilaorec, à Plouber Goulven Scouarnec, tous hommes forts et courageux, malédiction rouge. Les gars de Plouhir disaient, malédiction rouge, aux gars de Plouber un jour fut : malédiction rouge. " En Basse-Bretagne nous n'avons pas nos égaux, ni en aucun lieu sur terre; aux gars de Plouhir gloire et honneur! malédiction rouge." Les gars de Plouber répondirent, malédiction rouge : " Le plus fort des hommes est le Didrabaz, malédiction rouge ! Il n'est pas en Bretagne ni en aucun lieu du monde des hommes qui valent ceux de Plouber, malédiction rouge ! " Les gars de Plouhir disaient, malédiction rouge, aux gars de Plouber ce jour-là: malédiction rouge. "S'il est vrai que nous n'avons ni les uns ni les autres nos pareils, nous ferons la lutte ensemble! Et nous donnerons le prix aux gars de Plouhir, malédiction rouge ! " " Vous ne donnerez point le prix à Plouhir, malédiction rouge ! Tant que les gars de Plouber seront encore au monde, malédiction rouge. Tant que vivra le Dibrabas, le grand Grall ne vaincra jamais ! Allons donc, les gars, à la lutte, malédiction rouge!" Entre le Dilaorec et le Scouarnec, malédiction rouge, la bataille s'est engagée, malédiction rouge, au point que leurs reins craquaient, que leurs bras se tordaient et que leurs jambes ployaient, malédiction rouge ! Fanch le Didrabas, et Yann Grall, malédiction rouge, eux aussi se sont pris à bras le corps, malédiction rouge ! Le Diouron et le Jaffré, le Guillou et le Quéré, se battaient tels des taureaux sauvages, malédiction rouge Le Dilaorec a été abattu, malédiction rouge, par les bras vigoureux du Scouarnec, malédiction rouge. Mais le grand Grall, par un adroit croc-en-jambe, a précipité le Didrabas sur le sol, malédiction rouge Les gars de Plouhir et les gars de Plouber, malédiction rouge, chantaient en revenant chez eux, malédiction rouge : "Jamais l'on ne verra sur terre de si robustes hommes que ceux de nos deux paroisses unies, malédiction rouge!! "
SourceExtrait du "Levr kanaouennou brezonek evit ar yaouankiz" (Chansons bretonnes pour la jeunesse), recueil de Taldir (François Jaffrenou). Première édition en 1900, réédité en 1942 chez Lafolye Frères et J. de Lamarzelle, imprimeurs-éditeurs à Vannes |